Interview : À la rencontre de Maison Mahieux, vigneron engagé en Champagne
Le menu, imaginé comme une partition harmonieuse, marie les textures, les arômes et la fraîcheur du champagne à des créations inspirées :
AMUSES-BOUCHES
Gougères & Huîtres bio N°2 Marennes Oléron — nature et chaude au beurre d’algue
Option sans huîtres : Aburi de Hamachi, poisson mi-cru légèrement saisi
ENTRÉE
Tsukuné de poulet, œuf parfait et étuvée de poireaux à la crème
PLAT POISSON
Buri japonaise confite, sauce aux herbes et légumes bio du marché
FROMAGE
Brillat-Savarin
DESSERT
Mont Fuji à la crème de marron
Le dîner est proposé à 110 euros, incluant deux coupes de Champagne Mahieux.
Le 18 novembre et en présence du caviste et du producteur, découvrez les champagnes de la Maison Mahieux et profitez de tarifs caviste exclusifs pour vos commandes de fin d’année.
Avant cette semaine événement, nous avons interviewé Benoît Mahieux, qui vous explique son champagne, ses méthodes, son histoire. Il sera présent le 18 novembre à La Table du Caviste Bio.
Comment êtes-vous devenu vigneron ?
C’est tout naturellement que j’ai repris le domaine familial : je suis la troisième génération à travailler nos terres à Fontaine-Denis-Nuisy, dans la Marne.
Après mes études au lycée viticole de Champagne à Avize, je me suis installé en 2010, à la retraite de mes parents.
Quelle est l'histoire du domaine ?
À l’origine, mes grands-parents étaient paysans : agriculture, élevage, avant de planter les premières vignes dans les années 1960-1970. Le vignoble du Sézannais est jeune, et à cette époque la mécanisation remplace progressivement les animaux.
Mes parents ont ensuite poursuivi leur carrière dans une viticulture dite « conventionnelle ».
Lorsque je m’installe en 2010, avec Émilie et nos enfants, nous récupérons également les terres agricoles de mon oncle. Très vite, nous faisons le choix de travailler autrement :
– nous laissons pousser les herbes dites « mauvaises »,
– nous utilisons du cuivre plutôt que des pesticides chimiques,
– nous initions une démarche globale de respect du vivant.
En 2018, nous franchissons le pas de la certification biologique. Aujourd’hui, notre approche s’inspire presque de celle de mes grands-parents, avant les grands changements des années 1970 : polyculture, écopâturage, vitiforesterie, apiculture… Une visite sur nos terres en dit souvent bien plus qu’un long discours.
Quelles sont les particularités du domaine ? Et vos méthodes de vinification ?
La particularité la plus visible : nos vignes sont enherbées toute l’année, et pâturées par nos animaux cinq mois par an.
Notre domaine est petit, ce qui fait de moi un récoltant-coopérateur. Étant le seul viticulteur certifié bio de la coopérative, mes vins sont vinifiés à part, ce qui me permet de proposer un champagne issu à 100 % de mes propres jus.
Nous espérons que cet esprit atypique du domaine se retrouve dans chacune de nos bouteilles.
Depuis quand et pourquoi êtes-vous en bio ? Rencontrez-vous des difficultés ?
La seule difficulté, au départ, a été le regard extérieur. Faire différemment, c’est parfois perçu comme “faire mal”. Mais cela nous a plutôt renforcés.
À vrai dire, nous n’avons pas rencontré de difficultés majeures : au contraire, travailler au plus près du vivant est un bonheur. Collaborer avec nos animaux, produire notre propre miel… c’est une fierté.
La seule vigilance, peut-être, est de garder les pieds sur terre : le cœur du métier reste de produire suffisamment de raisin pour faire vivre le domaine.
Quels sont les champagnes que vous produisez et leurs particularités ?
Nous proposons actuellement quatre cuvées :
- L’État Brut : assemblage Chardonnay – Pinot Noir, avec un caractère boisé, atypique.
- Dentelle : un 100 % Chardonnay.
- Pépite : un 100 % Pinot Noir.
- L’Or Normes : assemblage Chardonnay – Pinot Noir, qui reflète toute l’élégance du domaine.
Nos étiquettes sont également uniques : elles sont réalisées en papier recyclé à base de pépins de raisin, et chacune met à l’honneur une plante que nous semons dans nos vignes (trèfle, radis, sainfoin… et d’autres à venir).
